Depuis quelques années, on assiste à un changement de paradigme en matière de prévention des violences sexuelles sur mineur·e·s. Alors que jusqu’à récemment, les efforts de prévention étaient destinés aux auteurs et aux victimes de ces violences (prévention tertiaire), ceux-là tendent à présent à se focaliser sur les personnes ayant une probabilité plus élevée de commettre une agression, ainsi que sur celles présentant un risque plus élevé de subir une telle victimisation (prévention secondaire).
A cette fin, divers services d’écoute et de soutien s’adressant aux personnes préoccupées par la problématique des violences sexuelles sur mineur·e·s ont été créés en Europe et au-delà. Certains services y intègrent également des offres thérapeutiques. Au sein de l’association DIS NO, la ligne d’aide s’adresse aussi bien à des personnes préoccupées par des pensées d’ordre sexuel ou des comportements en ligne impliquant des mineur·e·s, ainsi qu’à leurs proches.
Avec l’émergence de ces nouveaux services, il est apparu essentiel d’établir un lien entre les professionnel·le·s œuvrant en leur sein. Ainsi, un réseau francophone a vu le jour en 2022 et a été formalisé par la signature d’une charte, qui avalise la coopération entre les services impliqués et définit les standards de travail et les valeurs partagées par ces organismes. Cette collaboration se centre actuellement sur les différents défis auxquels sont confrontés ces services de prévention, tels que la nécessité d’asseoir la légitimité des services de prévention secondaire, d’agir sur la pérennisation de leurs prestations, ainsi que d’améliorer leur intégration aux réseaux de soin existants.
Finalement, l’article soulève la nécessité d’une collaboration des services d’aide avec la constellation d’acteurs·des secteurs adjacents (prévention, répression, prise en charge thérapeutique), dans le but d’éviter le travail en silo et de favoriser une prise en charge intégrée de la problématique des abus sexuels sur mineur·e·s.
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