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Contrer le stigmate favorise la prise en charge

À l’occasion du départ à la retraite du Professeur René Knüsel, l’association DIS NO a participé à l’écriture d’un article ; il développe un regard sur les bénéficiaires de l’association inspiré des analyses du politologue sur les publics stigmatisés. Il offre, en particulier, une réflexion sur les stigmates attachés aux personnes aux prises avec une attirance envers les mineur·e·s et leur impact sur les usagers des services d’aide.

L’amalgame entre « attirance pédophile » et « comportements pédo-criminels » se trouve généralement à l’origine de la forte stigmatisation qui pèse sur la population aux prises avec cette attirance. Elle engendre des attitudes négatives et des réactions hostiles à leur égard, et ce également en l’absence de passage à l’acte d’abus sexuel.

Dès lors, les personnes touchées par la stigmatisation peuvent déployer deux stratégies pour la contrer. La première passe par une mise à distance du stigmate : se définir comme « MAP » (Minor Attracted Person), dans une tentative de d’afficher une attirance dissociée des comportements pédocriminels. La deuxième, à l’inverse, consiste à se réapproprier une désignation stigmatisante, en assumant l’étiquette de « pédophile » et dénote une volonté de reprise de pouvoir sur son identité.

En dépit de ces tentatives, la stigmatisation et la honte de soi peuvent dissuader les individus aux prises avec ces attirances de rechercher une aide. Dès lors, la mise en place d’interventions de première ligne vise à contrer ces stigmates. A l’instar de DIS NO, qui déploie des efforts sur deux plans – sociétal et individuel.

Sur le plan individuel, DIS NO offre aux personnes aux prises avec cette attirance, une écoute non-jugeante, ainsi que la mise à disposition d’informations sur cette problématique. Cette offre part du constat qu’une recherche d’aide infructueuse – l’absence d’offre spécifique ou une mauvaise expérience avec un thérapeute – renforce les sentiments négatifs et l’isolement social, deux éléments constituant des facteurs de risque d’un passage à l’acte. Dès lors, proposer une écoute, des informations ciblées, voire une orientation vers une prise en charge spécialisée, contribue à réduire ce risque.            
De plus, l’intériorisation du stigmate par les personnes concernées se manifeste parfois par une réduction de leur identité à leur comportement transgressif ou à leur attirance. En bénéficiant d’une écoute non-jugeante, il leur devient possible de se distancier de cette vision réductrice. En effet, la ligne d’aide permet d’extérioriser son vécu et les jugements négatifs portés sur soi, pour ainsi mettre à distance l’image délétère que l’on possède de soi.

Sur le plan sociétal, les campagnes d’information ou la distribution de matériel de prévention visent à sensibiliser le grand public à cette thématique, dans le but de diminuer les préjugés à l’égard de cette population, à encourager les personnes concernées à prendre contact avec des services d’aide et à impliquer les thérapeutes dans la prise en charge de ces personnes. Les thérapeutes n’étant pas exempts de réactions négatives à l’encontre de cette population, la mise en place d’un réseau de thérapeutes spécialisés ou sensibilisés à ces questions est également apparue comme une nécessité. Enfin, la diffusion de matériel informatif destiné aux professionnel·le·s et visant à sensibiliser aux enjeux en matière de prise en charge de personnes attirées par les mineur· complète les actions visant à réduire leur stigmatisation.

Pour consulter l’article, suivez ce lien :  

https://www.reiso.org/articles/themes/pratiques/11453-contrer-le-stigmate-favorise-la-prise-en-charge

 

 

 

 

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