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Visionnage de pédopornographie

Qu’est-ce que la pédopornographie ?

La pédopornographie ou matériel d’abus sexuel sur enfant (MASE) fait référence à des contenus pornographiques mettant en scène des enfants. Il peut s’agir d’images de nudité complète, de nudité partielle, de poses suggestives, d’actes sexuels.

En Suisse, la pornographie est réglementée par l’art. 197 du code pénal. Cet article définit les comportements et les contenus pornographiques considérés comme illégaux.

Le visionnage et la re-victimisation

Aujourd’hui, dès qu’une image circule sur le web, il n’est plus possible de contrôler ni sa durée de vie, ni sa diffusion. Le visionnage de contenus en ligne apporte la sensation d’être déconnecté des actes :  la personne est comme « spectatrice » de ce qu’elle regarde. Or, la pédopornographie est un marché lucratif d’exploitation sexuelle d’enfants.

La consommation de ces images alimente ce marché et encourage l’exploitation sexuelle. Chaque visionnage des images d’exploitation sexuelle constitue une nouvelle victimisation pour ces enfants.

La place d’internet

L’accessibilité, la gratuité, l’impression d’anonymat et la variété infinie de contenus, ont grandement contribué au développement d’internet et ont facilité son immixtion dans de nombreux aspects de la vie, même les plus intimes.

Ces évolutions ont également entrainé une augmentation inquiétante de la quantité de contenus pédopornographiques disponibles en ligne, ces derniers étant désormais accessibles en dehors du « Dark Net ». 

Les motivations à regarder des images pédopornographiques 

Au premier abord, il est possible de penser que seules les personnes ayant une attirance sexuelle pour des mineur·e·s pourraient consommer du matériel pédopornographique. Certaines personnes recherchent en effet ces images pour satisfaire leurs pulsions ou leurs fantasmes.

Cependant, les recherches indiquent que d’autres motivations peuvent mener à la consommation de contenus illégaux : la dérive d’une consommation excessive de pornographie, l’attrait pour l’interdit, une curiosité mal placée, etc.

Il peut parfois être difficile d’identifier les raisons de la consommation. Dans certains cas, il peut s’agir d’une combinaison d’entre elles.

En revanche, la pratique montre que la sensation illusoire d’anonymat que procure le fait d’être derrière un écran réduit l’inhibition à consulter certains contenus qui se rapprochent de la limite légale, ce qui peut favoriser un glissement vers la consommation de contenus illégaux.

Le visionnage d’images pédopornographiques est souvent accompagné de sentiments de honte et de culpabilité, d’angoisse ou peut générer une forme de détresse émotionnelle. Les personnes faisant usage de ce matériel font souvent face à une souffrance importante. Pouvoir déposer son vécu et être accompagné·e par des professionnel·le.s est une étape souvent nécessaire.

La minimisation

La minimisation est un processus qui consiste à se rassurer ou à se conforter dans ses actions, lorsque ces dernières entrent en conflit avec ses valeurs. Cela est fréquemment observable chez les consommateurs d’images illégales. Ces derniers ont en partie conscience de l’interdit qu’ils franchissent, mais les raisons motivant ce visionnage prennent le dessus sur leurs valeurs.

Il peut s’agir par exemple de se dire « ce ne sont que des images », ou « si elles sont là, c’est que c’est ok », ou encore « juste une fois, ça ne fait rien ».

Les proches ou l’entourage peuvent aussi minimiser, lorsqu’il est trop difficile d’accepter que leur proche consomme ce type de contenus.

Il est important de ne pas réduire la personne à ses actes, mais il est tout aussi important de ne pas minimiser des comportements illégaux encourageant ou promouvant des abus sexuels.

Le risque de commettre un acte d’ordre sexuel sur mineur·e

La littérature montre que parmi les personnes consommant des images pédopornographiques, il existe différents profils. Certaines présentent un risque de passage à l’acte sur un·e mineur·e, que ce soit en recherchant activement à rentrer en contact avec un·e mineur·e en ligne, ou en face-à-face (grooming). Pour d’autres, le délit se limitera à la sphère virtuelle et à la consommation d’images, sans recherche de contact effectif avec des mineur·e·s.

 

Les conséquences d’une interpellation

La découverte par la police d’actes impliquant des images pédopornographiques comporte des conséquences sérieuses. Les conséquences sont d’ordre pénal (amende pécuniaire, voire incarcération), mais aussi d’ordre social et psychologique : la perte d’un emploi, la modification du regard de son entourage, les ruptures relationnelles et l’isolement qui en découle, etc.

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